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L' HISTOIRE

DE L'INSTITUTION

Pour la rentrée scolaire de novembre 1939 s’ouvrait, à l’angle de l’avenue Maginot (devenue avenue Lamine Gueye) et de l’avenue de la République, l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc. Les bâtiments ne sont pas encore achevés et les 9 religieuses qui vont encadrer les élèves ne pourront s’y installer que le 2 janvier 1940 avec quelques pensionnaires.

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LES ORIGINES


Cette construction correspondait alors à un réel besoin dû à l’augmentation sensible du nombre des élèves. Mais l’école Jeanne-d’Arc existait depuis longtemps : malgré l’interdiction des écoles congréganistes depuis 1904, les sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny avaient ouvert une petit école « clandestine » rue Parchappe, à Dakar. En 1914, cette école avait 43 élèves de 3 à 13 ans. C’est en 1920 qu’elle prend le nom d’Ecole Jeanne d’Arc, afin d'insuffler audace et courage aux jeunes élèves.

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D’ailleurs, après la guerre, l’orphelinat devenu également une véritable école dût abandonner la rue Parchappe et se transporter à la Médina.

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LES DEBUTS DE L'INSTITUTION A SON EMPLACEMENT ACTUEL

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Le but était d’ouvrir une école secondaire pour jeunes filles. Dans la réalité, les élèves suivaient déjà un enseignement secondaire à la rue Parchappe : il y avait une 6e, une 5e, une 4e et une 3e. Il semble d’après les témoignages qu’en 1938, 3 ou 4 élèves étaient même partis au lycée après avoir fait une seconde à la rue Parchappe.

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C’est en 1938 que la supérieure des sœurs de Cluny au Sénégal, mère Augustin, et sœur Marie-Joseph, demandent à l’administration l’autorisation d’ouvrir un cours secondaire rue Parchappe. Autorisation accordée par le gouverneur le 19 décembre 1938. Le bulletin des sœurs rapporte : « La mosaïque des pavillons et cours de la rue Parchappe s’avéraient insuffisants pour contenir le peuple enfantin dont le nombre augmentait sans cesse ».

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Mais l’installation est retardée, le médecin chef du service d’hygiène de Dakar ayant refusé le certificat d’habitabilité provisoire demandé : les travaux sont loin d’être achevés ; adduction d’eau et branchement à l’égout ne sont pas effectués ; le « sous-sol à l’extrémité de l’avenue Maginot est inondé et ne peut être utilisé.

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Le 5 novembre 1939, l’occupation « uniquement à l’usage des classes, entre 6 heures et 18 heures est accordée », pour les locaux terminés seulement. Le certificat d’habitabilité définitif ne date que du 9 juillet 1940. Il est certain que les bâtiments de l’époque n’étaient pas aussi importants que maintenant ; il n’y avait que le grand bâtiment qui fait l’angle et où se trouvent aujourd’hui les classes primaires (sans la partie du préau du primaire) ; l’internat et le logement des sœurs se trouvaient au dernier étage.

En janvier 1940, l’école compte 185 élèves du jardin d’enfants à la seconde, dont 8 pensionnaires.

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Les débuts sont mouvementés. En effet, en septembre 1940, lors du bombardement de Dakar par les forces anglo-gaullistes, la nouvelle école sert de refuge aux orphelines de la rue Parchappe, aux sœurs de l’Immaculée Conception et à leurs enfants et aux habitants du quartier qui envahissent le sous-sol : « Tout le monde était assis dans l’eau » car c’était l’hivernage et l’eau remontait dans le sous-sol.

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Après une courte évacuation vers Thiès et Saint-Louis, les classes reprirent à peu près normalement ; à la rentrée scolaire de novembre 1941, 300 élèves sont inscrites dont 23 pensionnaires. « Il fallut déjà agrandir le dortoir, fermer une galerie pour installer de nouveaux lavabos, morceler la vaste salle de gymnastique pour en faire des classes » (au sous-sol). C’est aussi cette année-là que s’ouvre une classe de première avec seulement 5 élèves. L’année scolaire se termine avec 370 élèves (des enfants arrivaient en cours d’année scolaire, tributaires des changements de poste des parents) et surtout 3 succès au baccalauréat 1re partie.

 

Ce n’est qu’en 1946, après la guerre, que s’ouvrit la première classe de philosophie.

En 1948, la croissance est telle que l’école comprend 568 élèves et 41 pensionnaires ; de nouveaux problèmes se posent : personnel, locaux trop petits ; faute de moyens pour agrandir, les sœurs sont alors « contraintes d’éliminer peu à peu les garçons et de cesser les inscriptions ». Les résultats aux examens suivent la progression des effectifs : 21 baccalauréats 1re partie, 5 baccalauréats 2e partie, 8 brevets élémentaires, 92 certificats d’études.

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LA CROISSANCE DE L'ECOLE

On ajoute régulièrement de nouvelles classes, de nouveaux bâtiments ; des locaux destinés à la bibliothèque, à la gymnastique ont dû être transformés en classes. En 1948, une aile de l’institution est prolongée et deux nouvelles classes sont ouvertes. Déjà se sont les kermesses qui permettent de trouver les fonds nécessaires à l’extension des bâtiments.

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En 1950 est construit un nouveau local au milieu de la cours de l’institution avec 2 classes, et un autre provisoire dans la seconde cour, le long du mur qui limite la propriété du côté de la rue Kléber.

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En 1954 est ouvert le bâtiment de deux étages construit sur l’avenue de la République.

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En 1962, c’est le tour du bâtiment du second cycle, augmenté dès 1965 d’un second étage où se trouve alors la bibliothèque ; la même année de nouveaux laboratoires sont aménagés. En juin 1967, est inauguré l’Amphi baptisé depuis Amphithéâtre Anne-Marie Javouhey et qui a vu tant d’élèves peiner sur leurs devoirs… Dès 1968, il est climatisé.

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En 1972, est construit un nouveau bâtiment (une grande salle et 2 classes) contre le terrain de Notre-Dame du Liban.

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En 1981, le bâtiment de la cour est remplacé par un préau surmonté d’un premier étage de 4 classes ; en 1989, il est surmonté d’un autre étage qui doit recevoir 2 classes et le C.D.I. à l’étroit dans sa situation actuelle. Rappelons que celui-ci a été ouvert en 1978.

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La situation privilégiée de l’école au centre-ville lui donne l’occasion de vibrer à tous les événements marquants qui ont jalonné ces cinquante première années d’existence. Son histoire est ponctuée par la guerre, l’accession à l’indépendance (4 avril 1960), les événements de 1968 : « la grève des étudiants éclata le 27 mai, les lycéens se solidarisèrent entre eux. Subitement vers 11 heures, une horde de manifestants se précipitait sur nos portails voulant à tout prix pénétrer dans l’Institution afin d’entraîner les élèves à leur suite… Les jours suivants, une succession de manifestations violentes, avec attaques d’écoles, entraîna la fermeture progressive de tous les établissements scolaires. »
L’état d’urgence est proclamé ; « toute la journée du 31 mai, l’atmosphère de Dakar fut électrisée… Notre proximité avec le Palais du Président nous valut d’être bien gardées, des automitrailleuses furent postées devant l’institution… » et le 1er juin, les religieuses restées à l’institution purent voir une manifestation d’hommes venus de la brousse apporter leur soutien à Senghor « armés de gourdins, de coupe-coupes, d’arcs et de flèches … ». Quelques jours plus tard, le 11 juin, elles virent passer le cortège « d’une immense foule serrée au coude à coude qui, semblable à une houle, déferlait le long de leurs murs » pour accompagner le Président Lamine Guèye à sa dernière demeure.

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Cette année-là, une partie des élèves passa le bac en France ; les autres purent se présenter en octobre. Il est certain que l’on pourrait encore raconter bien d’autres souvenirs plus récents et tout aussi mouvementés…

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Les visites de personnalités comme celle de la Reine d’Angleterre (toutes les élèves étaient rangées sur le trottoir devant l’école, en jupe bleu marine et chemisier blanc)… Les fêtes d’amitié qui regroupent religieuses, parents d’élèves, professeurs et bien sûr les élèves, les expositions de travaux d’élèves qui reçoivent parfois la visite de personnalités, les manifestations sportives en liaison avec les autres écoles, les proclamations des résultats d’examen, les confirmations, les deuils, les mariages…

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Qui se souvient aussi de la présence discrète de Mère Gonzague, décorée en juin 1961 de l’Ordre National pour ses 60 ans en Afrique, dont les ouvrages au crochet étaient le clou des ventes aux enchères de la fête d’amitié…

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Après le regroupement des terminales à Jeanne d’Arc et leur répartition en 3 séries (philo-lettres, sciences expérimentales et mathématiques élémentaires), la section math-élém fut, en 1965 transférée chez les frères Maristes au collège de Hann, certains cours de sciences naturelles et de langues étant toujours suivis à Jeanne d’Arc, ceci jusqu’en 1966. Ensuite, les séries changent ; jusqu’en 1972 on peut faire la série B et la série D à Jeanne d’Arc, pour les séries A et C, il faut aller chez les Maristes. En 1973, la section B est abandonnée au profit de la série A. Ensuite, on peut suivre les séries A, B et D jusqu’en 1980. C’est cette année là que les derniers élèves de T.A. passeront le bac, la mise en place de la série C s’étant faite progressivement à la demande des parents d’élèves ; le manque de place ne permettant pas le maintien de toutes les séries à l’Institution.

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D’autres changements avaient eu lieu avec la dissociation devenue effective en 1977 des programmes et des examens sénégalais et français, dissociation qui eut pour conséquence l’organisation à l’intérieur de l’école d’un système original où les élèves se séparent pour certains cours : c’est le biculturalisme encore en vigueur actuellement.

Il permet la rencontre entre des communautés culturelles différentes. Le corps professoral doit réfléchir sur des programmes variés, élaborer une pédagogie adaptée, étudier les interférences possibles pouvant apporter aux élèves une culture ouverte. « Par la rencontre, vers l’humain » telle est la devise exprimant cet idéal.

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Au départ, il n’y avait pas de musulmanes ou très peu, sans doute quelques Libanaises ; mais cette réticence des parents musulmans comme des religieuses, assez compréhensible dans la mentalité de l’époque, tombe progressivement. Dans les années qui suivent l’indépendance, les africaines viennent de plus en plus nombreuses grossir les effectifs de l’école…

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En 1971, le nombre des musulmans augmente si bien qu’il semble nécessaire dans le respect de leur religion, d’instaurer des cours de morale.

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Au début, il n’y avait pas d’uniforme : internes comme externes portaient simplement un ruban identique à ceux des marins, avec l’inscription Jeanne d’Arc, sur le casque colonial ; c’est quand le casque a disparu que la blouse a été adoptée. Cette décision date de 1964, avec pour volonté d’empêcher ou de limiter certains étalages de toilettes et de neutraliser les apparences sociales par trop disparates ; le port de cette blouse-uniforme est étendu à toutes les élèves en 1967 « y compris les élèves de philo ».

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CE n’est qu’en 1973 que sera autorisé le port du pantalon pour les filles. Quant aux garçons, les cheveux longs leur étaient interdits ! Que de changements depuis : les anciennes rappellent combien la discipline était plus dure qu’aujourd’hui, mais ne semblent pas regretter vraiment. Certaines déplorent même les changements de programme et l’abandon de l’enseignement ménager, pratique, si utile ensuite dans la vie quotidienne.

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L’internat recevait des enfants dont les parents habitaient Taïba, Kaolack, Saint-Louis, Joal, et même quelques élèves venues de l’extérieur, Bénin, Dahomey, Guinée, Gambie…

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Pour les anciennes élèves, l’internat laisse le souvenir d’une dure discipline : une sortie par mois seulement, et une fois par semaine la messe à la cathédrale. « Jeanne d’Arc nous paraissait vraiment une forteresse à l’époque » se rappelle l’une d’elle.

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Mais en même temps cette vie a tissé des liens étroits. L’internat sera finalement supprimé pour laisser place à de nouvelles classes mais aussi faute de personnel d’encadrement, avec la diminution du nombre de religieuses.

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Quant aux garçons, ils n’étaient pas très nombreux et seulement dans les petites classes, jusqu’à la fin de la guerre. Ils reviennent à Jeanne d’Arc dans le second cycle au moment où sont réorganisées, au niveau des écoles privées catholiques, les différentes séries.

 

En fait, l’école comprend progressivement de plus en plus d’enfants d’origines différentes. En 1975, lors de la visite du nonce apostolique à l’école, on peut voir le spectacle coloré de 45 enfants de nationalités différentes, portant leur costume national et lui souhaitant la bienvenue dans leur langue… Actuellement, on compte encore une trentaine de nationalités ; et Mère Anne-Marie Javouvey ne pensait peut-être pas voir se réaliser si bien ce rêve qu’elle fit au moment de prendre l’habit, dans lequel elle s’était vue entourée d’enfants de toutes les couleurs.

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La vie éparpille à nouveau les uns et les autres, mais leur attachement à l’institution Sainte-Jeanne-d’Arc et aux autres écoles des sœurs de Saint-Joseph de Cluny apparaît dans la remarquable continuité familiale : parmi les anciennes élèves, nombreuses sont celles dont les mères, les tantes, les grands-mères ont été élèves des sœurs et qui, elles-mêmes, ont maintenant des filles et même des petites-filles, élèves à l’institution !

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Ces anciennes élèves ont également une vie associative très active ; elles se retrouvent chaque mois et entretiennent solidarité et entraide. Quelques unes sont à leur tour devenues professeurs, et même proviseur à l’institution.

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En 1994, l’école s’agrandit avec d'une part l’ouverture des classes "Passerelle", qui prennent en charge des élèves en situation de handicap, et d'autre part  la section Post-bac, près du camp Dial Diop, projet réalisé à la demande des familles pour élargir l'offre de formation supérieure à Dakar.

 

L'Institution Sainte Jeanne d'Arc continue de mettre en œuvre les orientations de la fondatrice de la Congrégation, Mère Anne-Marie Javouhey, en se voulant un lieu d'éducation par son approche pédagogique, en souhaitant essentiellement la croissance en humanité de chaque enfant qui lui est confié et en étant désireuse de l'épanouissement de chacun dans son identité. L'école vise ainsi l'humain dans son intégralité, en promouvant la rencontre et en intégrant toutes les diversités religieuses et culturelles.
 

L'établissement, conventionné avec l'AEFE depuis 1994, est passé en 2013, à la demande de la Congrégation. à un statut d'établissement partenaire de l'AEFE, homologué par le ministère de l'Education Nationale français.
 

La comparaison entre 2011-2012 et l’année scolaire suivante permet de constater que ce changement de statut n'a pas entraîné une diminution des effectifs du programme français, malgré la baisse de la première année suivant le déconventionnement.
 

2012-2016 : D'importants efforts ont en effet été réalisés pour stabiliser et développer le programme français et l'établissement, qui comporte 6 classes de plus en programme français que sous le statut du conventionnement, a réalisé d'importants travaux d'agrandissement ces dernières années, grâce à l'investissement de la Tutelle : 12 nouvelles classes, un laboratoire, la rénovation des toilettes, les trottoirs extérieurs, la vidéo-surveillance.

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Nous pouvons également noter que l'effectif sénégalais a fortement augmenté, mais c'est tout simplement, en créant une classe par niveau, pour revenir à l'inspiration initiale de l'établissement, la bi-culturalité.

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Rentrée 2018-2019 : Les classes de Premières et de Terminales série STMG sont enfin homologuées par l'AEFE.
Toutes les classes sont équipée de climatiseurs.

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